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La dénutrition peut toucher jusqu’à 70 % des patients en sortie d’hospitalisation. Parmi les 10 millions de personnes âgées de plus de 65 ans vivant à domicile, il est estimé que 4 à 10 % d’entre elles souffrent de dénutrition.
Différentes situations sont à l’origine de la dénutrition. Qu’elle soit liée à l’âge ou à une pathologie sous-jacente, elle résulte d’une insuffisance des apports alimentaires spontanés par rapport aux besoins estimés (Tab. 1).
Ce déséquilibre entre apports alimentaires et besoins nutritionnels entraîne des carences :
Ces carences peuvent être à l’origine de :
• Fonte musculaire qui réduit la fonction respiratoire, la force physique, la mobilité et la qualité de vie des patients,
• Complications médicales,
• Augmentation du temps de convalescence,
• Prolongation des arrêts de travail,
• Dépression du système immunitaire favorisant les infections,
• Apparition d’escarres.
Reconnue comme un facteur aggravant, la dénutrition augmente la morbidité et mortalité.
Le dépistage et la prise en charge de la dénutrition ont été reconnus comme priorité de santé publique.
Constitue l’un des 4 axes stratégiques définis par le Plan National Nutrition Santé 2011-2015.
Optimisation de l’alimentation habituelle et apports de conseils diététiques dans le but d’enrichir l’alimentation en protéines et en énergie à l’aide de fromage, crème, oeufs, par exemple (avec une réévaluation à 1 mois).
Prescription de compléments nutritionnels oraux (CNO), en supplément de l’alimentation habituelle (en aucun cas les compléments nutritionnels oraux ne doivent remplacer l’alimentation ordinaire du patient). Ces produits riches en calories, en protéines et en certains micronutriments permettent de pallier, le plus souvent de manière temporaire, un apport alimentaire insuffisant.
La complémentation orale est poursuivie tant que les apports oraux spontanés ne sont pas quantitativement et qualitativement satisfaisants. Si elle s’avère insuffisante, une nutrition entérale par sonde, partielle ou totale, peut alors être indiquée.
• Combien faites-vous de repas par jour ?
• Mangez-vous tout votre repas ?
• Est-ce qu’il y a certains aliments que vous ne mangez pas ?
• Avez-vous besoin d’une aide pour manger ?
• Avez-vous des difficultés pour mâcher ou avaler certains aliments ?
• Quel est votre poids ? Avez-vous perdu du poids depuis une semaine, un mois ?
• Avez-vous diminué votre consommation alimentaire depuis une semaine, un mois ?
Ces quelques questions doivent vous permettre d’identifier des freins à l’alimentation qui peuvent être levés grâce à quelques adaptations simples.
Les Compléments Nutritionnels Oraux (CNO) sont pris en charge, par la sécurité sociale pour tous les patients dénutris. La prise en charge de ces aliments spécifiques n’est plus restreinte aux cas de dénutrition liés à certaines pathologies.
Les patients potentiellement concernés par cette prise en charge sont nombreux et il est important de tous les diagnostiquer, non seulement les personnes âgées mais aussi celles souffrant de dénutrition du fait de pathologies sous-jacentes.
Le diagnostic de dénutrition, nécessaire à l’obtention d’une prise en charge des CNO repose sur la présence d’un ou plusieurs des critères présentés dans le tableau 2.
• Apport minimum conseillé : 30 g de protéines par jour ou 400 kcal par jour.
• Apport maximum conseillé : 80 g de protéines par jour ou 1000 kcal par jour.
Dans le cas particulier du patient âgé :
30 g de protéines par jour et/ou 400 kcal par jour.
La prescription devra être adaptée en fonction des besoins du patient et de sa pathologie.
Les compléments nutritionnels oraux se consomment en plusieurs collations/prises alimentaires réparties dans la journée à distance des repas(exemple : à 10 h, 16 h, 22 h).
Ces horaires peuvent être adaptés en fonction du rythme de vie du patient. Il convient toutefois de les consommer au moins 2 h avant ou après le repas.
Les conditions de prise en charge sont les suivantes :
À effectuer pour 1 mois maximum.
Après 2 semaines de traitement, si les compléments nutritionnels oraux prescrits sont bien consommés.
à effectuer pour 3 mois maximum après une réévaluation comprenant :
– le poids,
– l’état nutritionnel,
– l’évolution de la pathologie,
– le niveau des apports spontanés par voie orale,
– la tolérance du complément nutritionnel oral,
– l’observance du complément nutritionnel oral.
Les compléments nutritionnels oraux sont des aliments spécifiquement conçus pour apporter notamment de l’énergie, des protéines, des vitamines, des minéraux ou d’autres nutriments.
Ils sont destinés à être consommés en complément et à distance des repas habituels. Ils peuvent parfois être pris lors d’un repas. En aucun cas, les compléments nutritionnels oraux ne doivent remplacer l’alimentation habituelle du patient. Il est également important d’encourager le patient à bien manger au moment des repas et à fractionner les prises alimentaires.
Les compléments nutritionnels oraux se présentent sous différentes formes et se déclinent en une grande variété d’arômes et de textures, permettant ainsi d’éviter la lassitude, de favoriser l’observance et d’adapter la prescription aux besoins du patient.
On distingue ainsi :
• Les compléments nutritionnels oraux prêts à l’emploi.
• Les compléments nutritionnels oraux à mélanger.
• Les compléments nutritionnels à texture adaptée en cas de troubles de la déglutition.
Certains compléments nutritionnels oraux ont une composition spécifiquement élaborée (macronutriments, micronutriments et/ou fibres) pour répondre aux besoins nutritionnels de patients dénutris souffrant de trouble du métabolisme glucidique, déshydratation, cancer, escarres…
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